A Dystopian Flashfiction / Une micro fiction dystopique
La semaine dernière, Pinchapum m’a parlé d’une société où la biologie ne dicte pas qui vous êtes. Cette semaine, je m’inspire des éruptions solaires. Ne vous laissez pas leurrer par la beauté des aurores boréales.
Le DVD
une micro fiction par A. B. Alabee
Je m’accroupis au bord de la vaste décharge de nos excès. Mes genoux craquent, le vent tourbillonne, transportant la poussière des déchets desséchés et leur odeur putride. Le soleil qui poursuit sa course vers l’horizon du ciel cendré me rappelle que je dois me presser de retrouver la sécurité de mon antre. Alors que je me redresse, un amas de débris tombe dans le cratère et expose le coin d’une fine boîte en plastique. Je la pousse avec le bout de ma botte, elle résiste, se plie, puis sort des décombres pour révéler un poisson-clown décoloré et un poisson-chirurgien bleu pâle sur sa couverture. De nos jours, j’évite de me remémorer les souvenirs du passé, mais cette image me rappelle la maison de ma grand-mère. Elle m’a fait découvrir ce film qu’elle adorait quand elle était enfant. Nous le regardions ensemble, mais elle sautait toujours la première scène parce qu’elle refusait de voir la mère mourir.
Cela s’est produit il y a si longtemps, des décennies avant l’anéantissement mondial, à une époque où nous gaspillions tant d’énergie puisqu’elle était une commodité bon marché générée par la destruction de notre précieuse planète. Certains d’entre nous ont essayé de la réparer, mais les humains étaient trop absorbés par leur confort technologique. Nous avions oublié comment penser, comment vivre les uns avec les autres, nous nous perdions dans le métavers, dans une ignorance bienheureuse de notre destin.
La plupart des gens s’attendaient à des aurores boréales et à quelques pannes d’électricité quand les éruptions solaires frapperaient la Terre. En effet, dans les jours qui ont précédé la « méga flambée », chaque chaîne d’information a montré de belles photos du ciel nocturne en octobre 2024. Certains journalistes ont mentionné la panne d’électricité de 1989 lorsque les éruptions solaires ont affecté le réseau hydroélectrique du Québec. Les plus grandes éruptions solaires jamais enregistrées, celles de 1859, ont été reléguées à quelques magazines scientifiques. Ces auteurs nous rassuraient sur le fait qu’un événement de cette ampleur était peu susceptible de se reproduire. Il faut dire que notre société en 1859 n’était pas si dépendante de l’énergie pour survivre, donc ils suggéraient que nous devrions nous préparer au pire.
Quelle qu’en soit la raison, les journalistes ont mal interprété l’avertissement des scientifiques et nous ont apporté un sentiment de sécurité. Les fausses nouvelles ont rempli les réseaux sociaux. Lorsque les autorités nous ont demandé d’éteindre notre puce le mercredi 13 octobre 2049, à 17 h 30, les théoriciens de la conspiration ont accusé les gouvernements de mener des campagnes de peur et de s’ingérer dans notre droit « fondamental » de surfer. Ils ont soutenu que le soleil ne nous ferait jamais de mal et tous étaient d’accord. Il était beaucoup plus simple de manipuler nos pensées puisque nous étions tous connectés directement dans le métavers. Personne ne croyait que nos puces nous brûleraient le cerveau durant une surtension si intense que, même si nous avions mis en place des mécanismes de protection, elle a détruit tout équipement et infrastructure électriques à travers le monde.
La puce devint la cause ultime de notre chute, notre extinction par arrogance. Chaque humain de plus de trois ans avait une puce implantée pour s’intégrer à nos technologies intelligentes. Ceux qui ont choisi de l’éteindre ce mercredi-là, les quelques chanceux, ont dû tout nettoyer et élever une nouvelle génération. Ce jour-là, quand je suis arrivée chez ma fille, je n’entendais que des pleurs de bébés dans la rue, y compris ceux de mon petit-fils seul dans son berceau.
J’ouvre la boîte.
Le DVD brillant ne s’y trouve plus, tant mieux puisque je n’ai rien pour le lire de toute façon. Je glisse ma découverte dans ma sacoche et reprends ma route le long de la décharge vers le moulin à vent dont les ailes tournent dans l’air du crépuscule. Je devrais arriver à la maison pour l’heure du conte et j’éviterai, moi aussi, de raconter à mes arrière-petits-enfants la première scène du film Le monde de Némo.
Bonne semaine!
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Bonne semaine!
Last week, Pinchapum told me about a society where biology doesn’t dictate who you are. This week, I’m inspired by solar flares. Don’t be fooled by the beauty of the Northern Lights.
The DVD
A flashfiction by A. B. Alabee
I crouch at the edge of the vast dump of our excesses. My knees creak, the wind swirls, carrying dust from the desiccated rubbish and its mildewed whiff. The sun rushing toward the horizon in the ashen sky reminds me to hurry back to safety. As I stand, a lump of debris tumbles in the crater, exposing the corner of a thin plastic box. I wiggle it with the tip of my boot, it resists, bends, then pops out of the rubble to reveal a faded clown fish and a pale blue tang on its cover. Nowadays, I rarely reminisce, but this image brings back memories of my grandmother’s house. She introduced me to that movie she adored as a kid. We would watch it together, yet she would always skip the first scene because she refused to see the mother die.
It happened such a long time ago, decades before the global wipe out, when we wasted energy, a cheap commodity created by the destruction of our precious planet. Some of us tried to fix it, but humans were too engrossed by their technological comforts. We had forgotten how to think, how to live with each other, we were getting lost in the metaverse, blissfully unaware of our doom.
When the solar flares hit the Earth, most people expected northern lights and a few black outs. Indeed, in the days leading up to the ‘big flare up’, every news channel showed beautiful photos of the night sky in October 2024. Some reporters mentioned the black out of 1989 when the flares disrupted the hydroelectric network of Quebec. As for the largest ever recorded solar flares of 1859, it was relegated to a few scientific magazines. Although all the authors reassured us that an event of this magnitude was unlikely to recur. However, in 1859, our society wasn’t so dependent on energy to survive; therefore they suggested we still had to prepare for the worst.
Somehow, the journalists misinterpreted the scientist’s warning and lulled us into a sense of security. Fake news filled the social networks. When the authorities asked us to switch off our chip on Wednesday, October 13, 2049, at 5:30 p.m., conspiracy theorists accused the governments of fearmongering and interference in our “fundamental” surfing rights. They argued the sun would never harm us and everyone agreed. Since we were all connected directly into the metaverse, it made it much simpler to manipulate our thoughts. No one believed that our chips would burn our brains during a power surge so intense that, even if we had protective mechanisms in place, it destroyed all the electrical equipment and infrastructure around the world.
The chip became the ultimate cause of our downfall, our extinction by arrogance. Every human over the age of three had a chip implanted to integrate with our smart technologies. The few who chose to switch off on that Wednesday, lucky us, were left to clean up the mess and raise a new generation. That day, when I reached my daughter’s house, all I could hear on the street were babies crying, including my grandson alone in his cot.
I open the box.
The shiny DVD is missing, it’s probably for the best since I haven't got anything to play it. I shove itthe discovery in my satchel and resume my journey along the dump toward the windmill turning in the dusky air. I shall be home for story time and I will also avoid telling my great-grandchildren about the first scene of the movie Finding Nemo.
Have a good week!
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